« Une asso qui vaut le coup de s’engager pour elle »
A la suite du conseil d’administration du 3 novembre dernier, Anne-Cécile OLIVIER a été élue pour succéder à M. Gildas ROBET à la présidence de l’association ARRIA. Elle a accepté de répondre à quelques unes de nos questions. Une manière directe de mieux connaître cette mère engagée qui souhaite ainsi apporter sa petite pierre à l’édifice.
Pourriez-vous nous donner quelques éléments de votre parcours, de ce qui vous caractérise ?
« J’ai 56 ans, je suis mère de famille recomposée avec 2 belles-filles et notre fils Baptiste, 11 ans, scolarisé à l’ITEP des Perrines depuis 5 ans. Je suis originaire de Nantes, mais pour des raisons professionnelles, il m’a fallu tout d’abord travailler dans la Vienne. Titulaire d’un diplôme d’architecte DPLG, je suis rentrée dans la fonction publique territoriale à un poste de chargée d’exploitation de la route au Conseil Départemental de la Vienne. J’ai rapidement été propulsée en tant que manager.
Après quelques années, j’ai décidé de revenir à Nantes en 1998 sur un poste de chargée d’opérations en aménagements routiers puis sur des missions d’aménagements cyclables au Conseil Départemental de Loire-Atlantique. En 2007, j’ai repris un poste de cheffe de service dans le domaine routier dans cette même structure et, en août 2012, j’ai accédé à un poste de responsable sur le domaine public maritime et fluvial départemental, où j’ai l’occasion de travailler avec de nombreux acteurs tels que les services de l’Etat.
J’ai eu besoin de changer de poste régulièrement et de relever des défis en découvrant des domaines que je ne connaissais pas. En cela, j’ai appris à m’adapter avec dynamisme et toujours l’envie de lancer des projets. C’est cette envie de changement qui se matérialise aujourd’hui par mon engagement associatif au sein d’ARRIA.
Je crois que j’ai un grand appétit de vie. Je suis très active et grande lectrice. J’ai été Présidente d’un club de basket pendant 7 ans puis je me suis adonnée à la course à pied de manière soutenue J’ai plusieurs marathons à mon actif, les épreuves d’endurance me servent de dérivatif. Certains diront aussi que c’est une forme de méditation permettant de se vider l’esprit, du moins c’est la manière donc je le pratique.
Aujourd’hui, j’estime avoir une belle vie, même si nous n’avons pas toujours vécu de moments faciles. Ce sont ces obstacles compliqués qui m’ont donné du mordant dans la manière de relever les défis. Il est aussi nécessaire d’éprouver une certaine sérénité pour pouvoir s’engager.
Souhaitez-vous nous dire quelques mots de votre expérience de mère d’un enfant à besoins particuliers ?
« Mon enfant a présenté des difficultés de comportement vers l’âge de 3 ans, un mois avant son entrée à l’école. Nous avons très mal vécu sa scolarisation car il subissait un rejet de la part de l’équipe enseignante. Avec le soutien de l’inspecteur d’académie et un suivi pédopsychiatrique adapté, la MDPH a commencé à nous parler de handicap, d’ITEP… C’est ainsi que nous avons été orientés vers les « Perrines ». Nous avons reçu un bon accueil de la part de l’équipe de Direction malgré notre angoisse de voir notre fils rentrer dans une institution spécialisée, c’est-à-dire de sortir du circuit scolaire classique.
J’ai mis plusieurs jours à admettre la nécessité de mettre mon enfant avec d’autres enfants présentant également des difficultés. Et puis, j’ai découvert un monde rempli de bienveillance, avec un emploi du temps adapté à l’enfant, un accueil, une adaptation et une écoute de nos problématiques. C’est grâce à cette dynamique des professionnels que j’ai eu envie de créer un collectif d’échange entre parents et encouragé l’organisation d’un goûter de Noël aux Perrines depuis 2 ans. Avec l’équipe des professionnels, nous avons proposé des ateliers de décoration avec les enfants et les parents ainsi rassemblés. »
Qu’avez-vous envie de créer au sein de l’équipe, pour le projet ?
« L’ex-président, M. ROBET, m’avait proposé de rentrer dans le Conseil d’Administration en 2016. Je tenais alors un rôle un peu particulier dans le CA puisque j’étais mère d’un enfant et consciente des réalités des salariés. Cette année, j’ai eu envie de prendre la relève en cette période difficile dans la vie de l’association.
ARRIA est pour moi une association qui vaut le coup de s’engager pour elle. Je souhaite partager avec les salariés la réflexion sur le devenir de l’association, peut-être en proposant des modalités de management plus novatrices, tout en conservant l’ADN d’ARRIA, fait d’approches singulières. J’ai pas mal d’idées sur le grill en matière d’inclusion scolaire, par des activités socio-éducatives, sportives, par de la médiation animale, etc.
Je garde en mémoire le vide abyssal dans lequel nous nous sommes retrouvés à l’annonce du handicap de notre enfant et je pense aux autres parents qui peuvent rencontrer ces mêmes difficultés. Nous devons aussi réfléchir à une meilleure détection des difficultés précoces à l’école. Avec le nouveau Directeur Général, qui arrivera prochainement, nous tenterons de construire un projet sereinement dimensionné, aux ambitions que nous avons pour tous ces enfants et adolescents. »
Et, pour terminer, cette citation de Sénèque que j’aime à rappeler et qui me guide souvent « La vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie. »